ACCOR VAMPIRISÉ ?
Des documents consultés par les Inrocks révèlent que les deux actionnaires Colony Capital et Eurazéo démantèlent à marche forcée le géant français Accor, sixième groupe hôtelier sur l’échiquier mondial, pour « générer du cash ». Et verser « 50% du résultat après impôt » à ses actionnaires. Conséquences : une valse des directeurs généraux, des plans sociaux, la vente des « bijoux de famille » (Ticket restaurant, Le Nôtre…) et la cession du parc immobilier français qui s’accélère.
Une stratégie qui, en France, doit faire perdre l’étiquette Accor à quelques 6 000 employés d’ici deux ans.
Le 18 juin, une réunion se tient à l’hôtel Ibis porte de Clichy. Autour d’une table en U, Yann Caillère, directeur général « temporaire » du groupe Accor au niveau mondial, préside un comité de groupe. Entouré de ses proches collaborateurs, il écoute un syndicaliste lui lire une lettre ouverte signée par tous les représentants syndicaux (FO, CFDT, CFE-CGC et CGT). Il s’agit d’un étrange appel aux « dirigeants fidèles aux valeurs fondatrices du groupe »: « Un fleuron de l’hôtellerie mondiale est en cours de démantèlement, vous avez su faire entrer les loups dans la bergerie, ayez la volonté de les en faire sortir ou de les ramener à la raison… » Pour les syndicats, les loups portent deux noms : Colony Capital et Eurazéo. Il s’agit respectivement d’un fonds américain et d’une grosse société d’investissements française qui se sont associés. Surnommé « le concert », ce binôme financier contrôle le groupe hôtelier depuis 2005 avec seulement 21% du capital (mais 40% des sièges au conseil d’administration).
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